Une éducation conventionnelle.
Egalement aidée par les relations amicales qu’elle entretient avec le milieu artistique d’avant-garde et notamment Edouard Manet, Berthe Morisot hérite de la nouvelle tendance qui privilégie, chez ces peintres, les scènes « bourgeoises » de plein air et d’intérieur propres à la vie de leur temps. Elle peut ainsi s’inscrire dans cette voie moderniste, quelles que soient les contraintes de confinement domestique auxquelles la société soumet alors les femmes, heureusement portée par sa nature vers un choix de sujets (enfants, famille, paysages …) qui s’avère aussi « respectable ».
N’ayant pas à s’opposer à la bienséance et malgré les handicaps dus à son sexe qu’elle doit surmonter, elle peut concilier sa vie de peintre d’avant-garde et de femme. Souvent insatisfaite de sa propre création, elle travaille avec persévérance à devenir artiste professionnelle avant de pouvoir se créer une place de premier plan au sein du groupe des Impressionnistes.
Intimité féminine.
C’est précisément le regard d’une femme peintre sur les femmes de son époque – femmes dans leur intimité, dans leur cercle familial, femmes se livrant à des occupations mondaines ou de loisirs, femmes de condition plus modeste saisies dans leur travail quotidien - que cette exposition se propose d’explorer.
Elle met ainsi en évidence tout autant le caractère singulier, troublant, impalpable et énigmatique d’une œuvre en apparence légère et gracieuse, qu’une extrême liberté, à la fois technique et formelle –notamment l’interférence créée entre espaces intérieurs et extérieurs- qui ouvre largement la voie à une génération suivante, un Lautrec ou un Bonnard par exemple.
Un catalogue de très grande qualité.
Organisée par le Musée de Lodève, elle a reçu le soutien du Ministère de la Culture- Direction régionale des affaires culturelles Languedoc-Roussillon et du Conseil Général de l’Hérault. Elle bénéficie de l’aide du Crédit Agricole du Midi.
Une rétrospective de l'œuvre.
On peut citer parmi les œuvres exposées, notamment:
- Marine en Angleterre, 1875, (Newark Museum, Etats-Unis) ;
- Jeune femme au divan, 1885, (Londres, The Tate Gallery) ;
- Portrait de Mme Pontillon ou Jeune femme à sa fenêtre,1869, (National Gallery of Art , Washington);
- Sur la Terrasse, 1874, (Tokyo Fuji Art Museum) ;
- Intérieur de cottage, 1886, ( Bruxelles, Musée d’Ixelles) ;
- Les enfants de Gabriel Thomas, 1894, (Musée d’Orsay, Paris);
- Autoportrait, 1885 (un des trois seuls qu’elle ait peint);
- Bergère couchée, 1891, (Musée Marmottan, Paris).