REPORTAGES

Premières Assises Nationales : VIN, SANTE et VERITE.

A Béziers, le vendredi 18 mars 2005, se sont tenues les 1ères Assises Nationales : Vin, Santé et Vérité, sous la présidence de M. Dominique BUSSEREAU, Ministre de l’Agriculture, et de M. Raymond COUDERC, Maire de Béziers.



Premières Assises Nationales : VIN, SANTE et VERITE.

Paul-Henri CUGNENC, Député de l’Hérault, organisateur, ouvre le débat :

Depuis plus de 15 ans, alors que de nombreuses études scientifiques ont apporté la preuve qu’une consommation modérée de vin induisait des effets bénéfiques pour la santé, nous n’avons observé que de médiocres progrès en matière d’évolution de l’information, d’objectivité des messages de prévention, et de démembrement des regrettables amalgames qui associent l’image du vin à celle de tous les autres alcools.

Il est plus que jamais nécessaire, qu’au-delà de notre monde de la viticulture, de ses représentants et de ses élus, tous informés, mobilisés et convaincus, les scientifiques et les médecins acceptent de faire progresser dans leur environnement une vérité, dont les éléments sont encore aujourd’hui loin d’apparaître comme consensuels.

Les effets bénéfiques d’une consommation modérée sont avant tout liés à l’action des polyphénols et de leurs propriétés antioxydantes qui réduisent les risques de thrombose et d’évolution athéromateuse. Nous trouvons dans la population française, malgré son exposition à des facteurs de risque reconnus et répandus (hypertension artérielle, hypercholestérolémie, tabagisme) un taux de mortalité d’origine coronarienne et cardiovasculaire qui est le plus bas de ceux qu’on observe dans les pays industrialisés. La consommation modérée de vin semble, dans le cadre d’une alimentation équilibrée un facteur déterminant de cette situation privilégiée, qu’il est convenu d’appeler « French paradox ».

Professeur Paul-Henri CUGNENC
Professeur Paul-Henri CUGNENC
Ce message de vérité nécessite également de démembrer les amalgames qui pénalisent le vin et qui sont, pour des raisons parfois ingénues, ou plus volontiers machiavéliques entretenues avec une troublante répétitivité :
- Dans le cadre général de la santé publique, l’image du vin est trop souvent associée à celle de tous les autres alcools, alors que les effets bénéfiques de sa consommation modérée en font un cas tout à fait particulier.
- En matière de prévention, il faut clairement séparer le partenariat constructif et la concertation naturelle que nous avons avec ceux qui militent pour une consommation modérée, et les positions, les arguments et les objectifs sont les nôtres et l’impossible dialogue avec les détenteurs dogmatiques d’une « alcoolémie zéro ». Cette doctrine sans nuance de ceux qui prônent l’interdit reste vraisemblablement minoritaire dans le monde scientifique et dans l’opinion publique, mais elle entretient une regrettable opacité et un troublant amalgame entre la modération et l’interdit qui représentent en fait deux approches antinomiques.
- En matière de sécurité routière, il n’est pas tolérable de laisser penser que le vin est la cause emblématique de toutes les alcoolémies élevées à l’origine des accidents graves. Pour une meilleure efficacité de toutes les politiques à mettre en place, il est nécessaire de connaître la responsabilité de chaque type d’alcool dans le cadre des infractions comportant des taux d’alcoolémie très élevés. Ce troisième amalgame, qui ne permet pas aujourd’hui d’individualiser les boisons alcoolisées responsables, nuit gravement à toute stratégie de transparence et d’efficacité, et pénalise injustement le vin.

Rétablir la Vérité dans l’approche scientifique de ce dossier Vin et Santé, et dans la suppression des amalgames habituels, injustes, et insupportables, devient aujourd’hui le premier objectif de tous ceux qui sont convaincus que la défense du vin modérément et intelligemment consommé, et de l’inestimable patrimoine que représente notre viticulture, est parfaitement compatible avec une politique efficace et objective de santé publique.

Le Professeur Paul-Henri CUGNENC, Député de l’Hérault, adjoint au Maire de Béziers, délégué à la santé publique est Chef de service de chirurgie digestive et cancérologique à l’hôpital G.Pompidou – Président des chirurgiens des hôpitaux de Paris – Vice-doyen de la faculté de médecine Necker enfants malades.

Professeur Christian CABROL
Professeur Christian CABROL

Invité d’honneur, le Professeur Christian CABROL de l’Académie Nationale de Médecine, précise.

« Buvons moins, buvons mieux »
Le vin est un nectar qui se déguste avec respect et amour.

Regardez-le d’abord, appréciez sa robe, son brillant, ses reflets. Puis sentez-le, flairez-le, humez son bouquet, ses arômes. Alors lentement goûtez-le, gardez-le en bouche quelques instants pour que toutes les papilles de votre langue et votre palais s’en imprègnent et que vous en détaillez toutes les saveurs. Enfin laissez glisser cette goulée dans votre gosier pour en tirer une dernière satisfaction.

Avouez alors qu’une telle boisson n’est à nulle autre pareille, qu’elle se compare en quelque sorte aux plats les plus goûteux de notre gastronomie française qu’elle complète si bien.

Plus encore qu’une boisson le vin est un aliment. Bien sûr il contribue par l’eau qu’il contient à l’apport liquidien qui nous est nécessaire quotidiennement. Son absorption qui doit être modérée (un verre par repas), ne peut représenter qu’une partie de cet apport.

La fonction du vin aliment est autre. Par les centaines de molécules qu’il contient il s’intègre parfaitement dans le meilleur régime qui soit, l’alimentation méditerranéenne, base de notre culture nutritionnelle, faite de légumes et de fruits en abondance, mêlés au miel, à l’huile d’olive et la viande de volaille.

Dans le cadre de cette alimentation, le vin amène ses tanins avec les multiples polyphénols qu’il contient. Bienfaisants polyphénols aux innombrables composantes qui évitent le dangereux excès de radicaux libres dans la chimie de notre corps. Ils fluidifient notre sang, évitent la montée du « mauvais cholestérol » et dilatent nos artères, meilleur moyen de prévenir les maladies cardiovasculaires.

Enfin, la partie d’alcool qu’il contient a aussi un rôle à jouer. C’est le plus naturel des tranquillisants. Son pouvoir euphorisant nous libère du stress si nocif, de l’énervement qui spasme nos artères et aggrave notre fatigue.

Gardons-nous donc bien d’oublier notre verre de bon vin à chacun de nos repas quotidiens. Si nous en usons avec sagesse et modération, le vin nous donnera force et santé.

Professeur Jean Paul BROUSTET
Professeur Jean Paul BROUSTET

Cinq tables rondes ont animé ces assises :

1 – Le vin et le domaine cardiovasculaire :

Sous la présidence de :
Professeur Christian CABROL – Membre de l’Académie Nationale de Médecine.
Professeur Jean-Paul BROUSTET – Cardiologue , Faculté de bordeaux.

Docteur Serge RENAUD
Docteur Serge RENAUD
2 – Le vin et ses effets en dehors du système cardiovasculaire :
Les effets bénéfiques d’une consommation modérée. Les dangers de la surconsommation et de l’alcoolisme. Vin et grossesse.

Sous la présidence de :
Docteur Serge RENAUD – Directeur de recherche INSERM.
Professeur Jacques TOUCHON – Doyen de la Faculté de Médecine de Montpellier.

Premières Assises Nationales : VIN, SANTE et VERITE.
3 – Le Conseil de la modération :
Actualité, objectifs, limites et nuances d’une démarche publicitaire, réflexions sur l’élaboration d’une conférence de consensus.

Sous la présidence de :
Jean-Marie POIRIER – Président du Conseil de la Modération.
Professeur Géraud LASFARGUES – Membre de l’Académie Nationale de Médecine.
Professeur Philippe EVEN – Ancien Doyen de la Faculté de Médecine Paris-Necker.


4 – La sécurité routière :
Utilité d’une démarche objective et prospective visant a préciser le type de boisson responsable d’un taux d’alcoolémie répréhensible.
Etude des causes des troubles du comportement au volant : alcool ; médicaments, drogues, …

Sous la présidence de :
Rémy HEITZ – Délégué Inter Ministériel à la sécurité routière.
Professeur Charles PROYE – Vice Président de l’Académie Nationale de Chirurgie. Ancien Président de l’association mondiale de chirurgie endocrinienne.
Bernard HUCHET – Sous Préfet de Béziers.
Dominique GUIRAUD – Commissaire central.


5 – Nouvelle approche œnologique. Qualité du vin et réduction du degré alcoolique. Culture du goût.

Sous la présidence de :
Jacques PUISAIS – Président de l’Institut Français du Goût.
Professeur Denis DUBOURDIEU – Directeur de la Faculté d’œnologie de Bordeaux.

Intronisation des présidents de tables rondes par le Grand Conseil de la Confrérie SANT-ANDIU DE LA GALINIERE en présence des grandes Confréries du Languedoc-Roussillon

Premières Assises Nationales : VIN, SANTE et VERITE.

Premières Assises Nationales : VIN, SANTE et VERITE.

LES CONFRERIES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

FAUGERES

Premières Assises Nationales : VIN, SANTE et VERITE.
La compagnie des vins de pays du Gard.

Premières Assises Nationales : VIN, SANTE et VERITE.
Les Chevaliers vignerons de Saint Christophe Puisserguier.

Premières Assises Nationales : VIN, SANTE et VERITE.
Les chevaliers de Saint Saturnin Cazouls les Béziers.

Premières Assises Nationales : VIN, SANTE et VERITE.
Croustade et rosé de Bessan.

Mardi 22 Mars 2005
Yvan MARCOU
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1.Posté par boidet le 13/12/2007 20:37 | Alerter
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bonjour j'ai vue qu'il y avait le professeur lasfargues geraud pourriez vous m'envoyer des photos de ce monsieur merci

Le Webmaster: Bonjour,

Hélas, je n'ai pas de photos personnelles du professeur Lasfargues Géraud.
Cordiales salutations.
@+

2.Posté par TATARD le 12/08/2008 16:38 | Alerter
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Les vins français malades de leur œnologie


François TATARD (1932) a participé, dans les années 1960, dans une grande maison de Champagne à l'expérience suivante:
Des bouteilles, prêtes à être munies de leur bouchon de commercialisation habituel ont été goûtées, puis capsulées en deux lots.
Le premier avec des capsules en inox et joint de liège, le second avec ces même capsules mais joints en polyéthylène à garantie alimentaire.
Après dégustations comparées, il apparut nettement, avant une semaine, que les vins à joint polyéthylène de bouchage, avaient rajeuni et perdu toutes leurs qualités mûries par vieillissement.
On constate que les vins, actuellement bouchés par des polyéthylènes expansés serrés, deviennent acides, aigres et sans saveur en assez peu de temps. Les vins chiliens en font la triste expérience imitée, comme d'habitude, par les vins français.
Les chimistes de RHONE POULENC autant que les responsables des grands laboratoires œnologiques n’étaient pas surpris de ces résultats qu’ils expliquaient par la migration bien connue des éthers aromatiques au sein de la matière de synthèse. Ces éthers, en traces non mesurables, ont un pouvoir dissolvant au contact des macromolécules artificielles.

1960 – achat d’une bouteille de vin chez l’épicier de quartier

La recette était simple quand on connaissait les habitudes du commerçant. Lorsque le casier à bouteille était en voie d’épuisement, le livreur venait recharger en empilant sa livraison sur ce qu’il restait au fond du casier. Il fallait, discrètement, fouiller vers le fond et mirer le flacon poussiéreux à l’étiquette défraîchie. Si l’on constatait la présence d’une « queue de renard », bien collée sur le verre, on pouvait être certain du bon choix. Ce dépôt adhésif était le résultat d’une fermentation de vieillissement favorisée par un bon taux d’alcool. Le vin blanc y prenait un goût de Xeres et le vin rouge atteignait des performances de qualité exceptionnelles. Bien sûr, les vins au litre ne permettaient pas cela, mais des bouteilles de vins d’Algérie, très bon marché, étaient capables de ces prouesses. Les professionnels, œnologues avertis, expliquaient que le bas prix de ces vins ne justifiait pas les tripotages des vins « chics ». C’est, peut-être, parce qu’on avait laissé faire la nature qu’on arrivait à cet idéal.

Nos vins sont malades de notre oenologie et de nos vinifications "scientifiques". On citera comme causes de la dégradation de leurs qualités ancestrales :
Les mélanges abusifs de raisins noirs et blancs, les filtrages excessifs, les ajouts d'acides tartriques, les excès des bisulfites, les fermentations malo-lactiques artificielles prématurées.
Ainsi, les vins de Bourgogne ne sont plus tout à fait des vins rouges. Les Beaujolais semblent oublier que le Gamay ne donne pas un très bon vin sans l'alcool nécessaire.
J'ai acheté un excellent VIOGNIER du pays d'Oc, le producteur justifiait sa qualité par l'intervention d'un "wine-maker" australien.
Alors, soyons modestes et reconnaissons que les anglo-saxons sont les meilleurs oenologues du monde.




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