LES PREMIERS DEPARTS.
Carte de la Guyane en 1892
Depuis les échecs des tentatives de peuplement de Choisel, en 1765, et de transportation sous le Premier Empire, la Guyane traîne une réputation de terre dangereuse infestée de maladies.
À nouveau, on s’intéresse à elle : son éloignement de Paris la rend plus sure que l’Algérie pour la garde des prisonniers politiques, et les premiers convois quittent la France métropolitaine.
Le 27 mars 1852 le premier transport quitte Brest avec 298 condamnés pour rejoindre les Iles du Salut. Rien n’est préparé pour les recevoir. Les détenus politiques sont regroupés sur l’Ile du Diable, et les condamnés en cours de peine sont placés sur l’Ile Royale. Les convois se succèdent et l’administration doit chercher pour les 2200 nouveaux arrivants dans l’année, des lieux d’hébergement supplémentaires. C’est ainsi, que l’Est du pays est prospecté et utilisé pour l’installation d’établissements pénitentiaires dans la région de la Montagne d’Argent et de Guisimbourg.
Malgré la construction de baraquements de fortune à Remire, sur la rive gauche de l’Oyapock et sur la rivière Comté, les installations manquent et on loge les forçats dans des bagnes flottants au large de Cayenne et de Kourou, comme aux pires conditions du Moyen Age.
À nouveau, on s’intéresse à elle : son éloignement de Paris la rend plus sure que l’Algérie pour la garde des prisonniers politiques, et les premiers convois quittent la France métropolitaine.
Le 27 mars 1852 le premier transport quitte Brest avec 298 condamnés pour rejoindre les Iles du Salut. Rien n’est préparé pour les recevoir. Les détenus politiques sont regroupés sur l’Ile du Diable, et les condamnés en cours de peine sont placés sur l’Ile Royale. Les convois se succèdent et l’administration doit chercher pour les 2200 nouveaux arrivants dans l’année, des lieux d’hébergement supplémentaires. C’est ainsi, que l’Est du pays est prospecté et utilisé pour l’installation d’établissements pénitentiaires dans la région de la Montagne d’Argent et de Guisimbourg.
Malgré la construction de baraquements de fortune à Remire, sur la rive gauche de l’Oyapock et sur la rivière Comté, les installations manquent et on loge les forçats dans des bagnes flottants au large de Cayenne et de Kourou, comme aux pires conditions du Moyen Age.
SAINT-LAURENT-DU-MARONI: Commune pénitentiaire.
Saint-Laurent-du-Maroni
Ces installations de fortune ont de grands défauts de préparation et d’aménagements sanitaires, ce qui entraîne de lourdes pertes en vies humaines parmi les personnels de l’Administration Pénitentiaire et les bagnards, mal nourris, affaiblis par les durs travaux qui leur sont infligés, ne résistent pas aux maladies tropicales, fièvre jaune, paludisme, dysenteries.... Ces conditions de « survie » aggravent la réputation du bagne et le triste renom de la Guyane.
La loi de 1854 prévoit le peuplement de la colonie par un système de concessions réservées aux prisonniers libérés. Les plus méritants pourraient recevoir une terre et fonder une famille. Alors pour répondre à ce nouveau besoin, il fallait trouver une zone plus hospitalière.
C’est ainsi que le 23 août 1857, le Commandant Mélinon en prospectant les rives du fleuve Maroni, débarque avec 12 transportés dans le village amérindien KAMALAGOULI, du nom du chef de cette communauté Galibi. Ce placer bénéficie d’une bonne réputation sanitaire, car à la même hauteur sur l’autre rive du Maroni, en territoire hollandais, se trouve le prospère village d’Albina. Dès lors, une nouvelle ville est créée avec des rues tracées au cordeau et la construction du Camp de la Transportation est entreprise. Sur la photographie on remarque cerclés de vert et de rouge les vestiges de l’appontement administratif et en bleu l’emplacement du Camp de la Transportation.
La loi de 1854 prévoit le peuplement de la colonie par un système de concessions réservées aux prisonniers libérés. Les plus méritants pourraient recevoir une terre et fonder une famille. Alors pour répondre à ce nouveau besoin, il fallait trouver une zone plus hospitalière.
C’est ainsi que le 23 août 1857, le Commandant Mélinon en prospectant les rives du fleuve Maroni, débarque avec 12 transportés dans le village amérindien KAMALAGOULI, du nom du chef de cette communauté Galibi. Ce placer bénéficie d’une bonne réputation sanitaire, car à la même hauteur sur l’autre rive du Maroni, en territoire hollandais, se trouve le prospère village d’Albina. Dès lors, une nouvelle ville est créée avec des rues tracées au cordeau et la construction du Camp de la Transportation est entreprise. Sur la photographie on remarque cerclés de vert et de rouge les vestiges de l’appontement administratif et en bleu l’emplacement du Camp de la Transportation.
Ancien blason de Saint-Laurent-du-Maroni.
SAINT-LAURENT-DU-MARONI: Une ville.
L’ancien blason de la ville de Saint-Laurent-du-Maroni est particulièrement représentatif du statut de cette Commune pénitentiaire, qui a été crée par et pour le bagne de Guyane par l’Administration Pénitentiaire (AP).
Il faut préciser que celle-ci a été érigée en Commune de plein exercice le 11 novembre 1949, et que la première élection démocratique et officielle de son maire n'a été organisée qu’en 1951.
Ainsi les figures qui hornent le blason de la ville sont significatives, et on trouve :
- Dans le canton senestre du chef, les grilles et les barreaux de la prison, avec au-dessus, deux clés croisées, symbole de la réclusion.
- Dans le canton dextre du chef, le glaive et la balance, symbole de la justice.
- Dans le canton senestre de la pointe, une coupe d’un tronc d’arbre sur fond vert, symbole de la forêt guyanaise.
- Dans le canton dextre de la pointe, deux marsouins rouges et une ancre de bateau noire sur fond bleu, couleurs et symboles de l’organisation et de la gestion de la Commune pénitentiaire par les Troupes coloniales ou Soldats de marine.
- Au centre, une salamandre posée sur une grille au-dessus d’un brasier représente le martyre de Saint Laurent, Saint patron, protecteur de la Commune. Le nom de Saint-Laurent-du-Maroni a été donné le 21 février 1858 à la ville par le Contre-Amiral Laurent BAUDIN, Gouverneur de la Guyane, en l’honneur de son père et son grand père, qui portaient comme lui le prénom Laurent.
Il faut préciser que celle-ci a été érigée en Commune de plein exercice le 11 novembre 1949, et que la première élection démocratique et officielle de son maire n'a été organisée qu’en 1951.
Ainsi les figures qui hornent le blason de la ville sont significatives, et on trouve :
- Dans le canton senestre du chef, les grilles et les barreaux de la prison, avec au-dessus, deux clés croisées, symbole de la réclusion.
- Dans le canton dextre du chef, le glaive et la balance, symbole de la justice.
- Dans le canton senestre de la pointe, une coupe d’un tronc d’arbre sur fond vert, symbole de la forêt guyanaise.
- Dans le canton dextre de la pointe, deux marsouins rouges et une ancre de bateau noire sur fond bleu, couleurs et symboles de l’organisation et de la gestion de la Commune pénitentiaire par les Troupes coloniales ou Soldats de marine.
- Au centre, une salamandre posée sur une grille au-dessus d’un brasier représente le martyre de Saint Laurent, Saint patron, protecteur de la Commune. Le nom de Saint-Laurent-du-Maroni a été donné le 21 février 1858 à la ville par le Contre-Amiral Laurent BAUDIN, Gouverneur de la Guyane, en l’honneur de son père et son grand père, qui portaient comme lui le prénom Laurent.
Organisation de la ville.
SAINT-LAURENT-DU-MARONI: Une organisation urbaine.
Le 16 mars 1860, Saint Laurent du Maroni est constitué en « Territoire pénitentiaire du Maroni », et la ville est organisée en trois parties.
- Ici, en vert, le quartier officiel où se trouvaient les bâtiments administratifs et les logements des surveillants. Quartier strictement interdit aux bagnards, à l’exception de ceux qui parmi les plus dociles étaient employés comme « garçons de bonne famille » ou domestique.
- En jaune le quartier colonial qui comportait les commerces et les habitations civiles. Il était organisé en damier avec de larges rues pour faciliter la circulation et la sécurité des habitants et de grandes avenues orientées Nord-Sud, pour permettre une ventilation naturelle qui apportait de la fraîcheur sous l’influence des alizés dominants.
- En rose le quartier carcéral regroupant le Camp de la Transportation, la caserne des troupes de marines et l’hôpital du bagne.
- Ici, en vert, le quartier officiel où se trouvaient les bâtiments administratifs et les logements des surveillants. Quartier strictement interdit aux bagnards, à l’exception de ceux qui parmi les plus dociles étaient employés comme « garçons de bonne famille » ou domestique.
- En jaune le quartier colonial qui comportait les commerces et les habitations civiles. Il était organisé en damier avec de larges rues pour faciliter la circulation et la sécurité des habitants et de grandes avenues orientées Nord-Sud, pour permettre une ventilation naturelle qui apportait de la fraîcheur sous l’influence des alizés dominants.
- En rose le quartier carcéral regroupant le Camp de la Transportation, la caserne des troupes de marines et l’hôpital du bagne.
Entrée du Camp de la Transportation.
SAINT-LAURENT-DU-MARONI: Le Camp de la Transportation.
Ainsi, de 1860 à 1946 Saint Laurent du Maroni sera « la capitale » du bagne de Guyane. Elle verra se déverser sur le ponton administratif par arrivages successifs un flot de criminels, de voyous, de rebelles, de marginaux, en bref les hommes et les femmes que la France ne voulait plus.
Ils étaient embarqués à l’Ile de Ré, une à quatre fois par an, sur des bateaux aménagés pour ces transports, dont les plus connus étaient La Loire et le La Martinière.
Débarqués, sous haute surveillance, ils parcouraient à pied, tête basse, l’itinéraire qui les conduisaient au « grand collège » le Camp de la Transportation, où ils franchissaient la porte,et pour beaucoup pour la dernière fois.
Arrivés au centre de la cour intérieure, une fois l’appel terminé, ils étaient séparés suivant leur catégorie :
- les transportés, détenus condamnés aux travaux forcés ou à de lourdes peines de prison ;
- les relégués, multirécidivistes, condamnés au moins trois fois trois mois, plus un jour, à des peines de prison ;
- les déportés, condamnés politiques ou pour crime d’état, espionnage ou trahison, étaient placés sur l’Ile du Diable.
Les transportés étaient répartis sur les différents camps qui s’étendaient des Hattes, en bordure de l’océan, à la Forestière, sur le Maroni près du village d’Apatou. Les « durs », les plus récalcitrants, « les inco », entendez par là, les incorrigibles, étaient conduits dans le camp de Charvein ou de Godebert qui étaient surnommés « les camps de la mort », à cause de leur extrême dureté.
Les relégués ou « pieds de biche » étaient conduits à Saint Jean du Maroni, à 17 km au Sud de Saint Laurent.
Ainsi la vie carcérale s’organisait, Les condamnés étaient affectés à différents travaux, déforestation, construction de routes, briqueteries, carrières, et divers travaux d’intérêt collectif.
D’autre part, ils étaient soumis à une enquête anthropométrique. Il s’agissait pour le corps médical de réaliser des analyses à travers différentes mesures pratiquées sur les bagnards, pour cataloguer le profil type du délinquant ou du criminel, afin de permettre à la bonne société de dépister les individus suspect.
Ils étaient embarqués à l’Ile de Ré, une à quatre fois par an, sur des bateaux aménagés pour ces transports, dont les plus connus étaient La Loire et le La Martinière.
Débarqués, sous haute surveillance, ils parcouraient à pied, tête basse, l’itinéraire qui les conduisaient au « grand collège » le Camp de la Transportation, où ils franchissaient la porte,et pour beaucoup pour la dernière fois.
Arrivés au centre de la cour intérieure, une fois l’appel terminé, ils étaient séparés suivant leur catégorie :
- les transportés, détenus condamnés aux travaux forcés ou à de lourdes peines de prison ;
- les relégués, multirécidivistes, condamnés au moins trois fois trois mois, plus un jour, à des peines de prison ;
- les déportés, condamnés politiques ou pour crime d’état, espionnage ou trahison, étaient placés sur l’Ile du Diable.
Les transportés étaient répartis sur les différents camps qui s’étendaient des Hattes, en bordure de l’océan, à la Forestière, sur le Maroni près du village d’Apatou. Les « durs », les plus récalcitrants, « les inco », entendez par là, les incorrigibles, étaient conduits dans le camp de Charvein ou de Godebert qui étaient surnommés « les camps de la mort », à cause de leur extrême dureté.
Les relégués ou « pieds de biche » étaient conduits à Saint Jean du Maroni, à 17 km au Sud de Saint Laurent.
Ainsi la vie carcérale s’organisait, Les condamnés étaient affectés à différents travaux, déforestation, construction de routes, briqueteries, carrières, et divers travaux d’intérêt collectif.
D’autre part, ils étaient soumis à une enquête anthropométrique. Il s’agissait pour le corps médical de réaliser des analyses à travers différentes mesures pratiquées sur les bagnards, pour cataloguer le profil type du délinquant ou du criminel, afin de permettre à la bonne société de dépister les individus suspect.
LE CAMP DE LA TRANSPORTATION: Une vie carcérale.
Les cases à simple ou double étage.
Le soir venu, les corvées terminées les détenus rejoignaient la cour centrale du Camp de la Transportation pour l’appel, puis pour y passer la nuit.
Ils étaient entassés dans des cases conçues pour 2000 forçats dans un état de promiscuité totale. Il est vrai que cet univers carcéral, n’engendrait pas les bonnes meurs, et forcément les plus jeunes qui arrivaient, subissaient les convoitises des plus anciens...
Il y avait un marchandage d’hommes qui entraînait régulièrement des crises de jalousie et des bagarres.
Les bagnards plus débrouillards travaillaient à de petits boulots, ainsi ils pouvaient gagner un petit peu d’argent. Alors le soir, à l’intérieur de ces cases, ils jouaient aux cartes, aux jeux d’argent et pour celui qui était pris en train de tricher, ça se terminait toujours par des coups de couteau et de la bagarre. Les coupables subissaient rapidement l’implacable règlement intérieur du bagne.
Ici, la sévérité de la discipline avait atteint un degré abominable de cruauté, surtout quand l’application rigoureuse du règlement ignore l’homme.
Ils étaient entassés dans des cases conçues pour 2000 forçats dans un état de promiscuité totale. Il est vrai que cet univers carcéral, n’engendrait pas les bonnes meurs, et forcément les plus jeunes qui arrivaient, subissaient les convoitises des plus anciens...
Il y avait un marchandage d’hommes qui entraînait régulièrement des crises de jalousie et des bagarres.
Les bagnards plus débrouillards travaillaient à de petits boulots, ainsi ils pouvaient gagner un petit peu d’argent. Alors le soir, à l’intérieur de ces cases, ils jouaient aux cartes, aux jeux d’argent et pour celui qui était pris en train de tricher, ça se terminait toujours par des coups de couteau et de la bagarre. Les coupables subissaient rapidement l’implacable règlement intérieur du bagne.
Ici, la sévérité de la discipline avait atteint un degré abominable de cruauté, surtout quand l’application rigoureuse du règlement ignore l’homme.
LE QUARTIER DISCIPLINAIRE.
Le quartier disciplinaire.
Le règlement intérieur du bagne les conduisait très rapidement dans le quartier disciplinaire, dans lequel se trouvaient le tribunal maritime spécial et son prétoire, dont la porte est cerclée de rouge sur la photo.
C’était une juridiction d’exception devant laquelle était présenté le prévenu.
C’était un bagnard qui avait enfreint le règlement : avoir adressé la parole au gardien, sans autorisation, porter le chapeau au moment où il était interdit de le porter, parler sur les rangs, car il était interdit de parler lorsqu’on était au bagne, avoir agressé un proche ou un gardien…
Traduit devant cette parodie de justice, il avait droit à un avocat requis d’office, également à des témoins, mais la sentence était connue d’avance, car le catalogue des punitions était très étendu : privation de nourriture, cachot, enchaînement, isolement, réclusion complète et peine capitale.
Puis il purgeait sa peine dans de terribles conditions de détention.
C’était une juridiction d’exception devant laquelle était présenté le prévenu.
C’était un bagnard qui avait enfreint le règlement : avoir adressé la parole au gardien, sans autorisation, porter le chapeau au moment où il était interdit de le porter, parler sur les rangs, car il était interdit de parler lorsqu’on était au bagne, avoir agressé un proche ou un gardien…
Traduit devant cette parodie de justice, il avait droit à un avocat requis d’office, également à des témoins, mais la sentence était connue d’avance, car le catalogue des punitions était très étendu : privation de nourriture, cachot, enchaînement, isolement, réclusion complète et peine capitale.
Puis il purgeait sa peine dans de terribles conditions de détention.
LA RECLUSION INDIVIDUELLE.
Quartier disciplinaire. Cour de la réclusion.
On trouvait des conditions de détention qui étaient identiques pour les « Libérés » les « Relégués » et les « Transportés ».
Les déportés étaient soumis à un régime tout à fait spécial, c’étaient des détenus qui se retrouvaient directement sur l’Ile du Diable.
Les « Libérés », étaient une catégorie de bagnards qui subissaient la peine du doublage et qui restaient soumis à l’administration pénitentiaire. Ils ne retournaient pas vraiment à la vie civile, ils étaient toujours gérés par l’administration pénitentiaire,et lorsqu’ils commettaient des délits en ville, ils étaient traduits devant le tribunal maritime spécial qui les enfermait dans des cachots en réclusion individuelle.
Les « Relégués » étaient traités à part, car c’était une population de petits malfrats particulièrement déconsidérée par les « Transportés ».
Des batteries de cachots accueillaient les " Relégués" et " Libérés ". Sur chaque fronton, les lettres L ou R permettait de bien différencier l’affectation des locaux. La photo présente la cour centrale de la réclusion dans laquelle étaient enfermés les « Transportés », avec la particularité d’y trouver le quartier des condamnés à mort.
C’était le « quartier spécial » dans lequel étaient cloîtrés les forçats en attente de la peine de mort.
Il y avait une batterie de 160 cachots affectés à la réclusion individuelle.
Les déportés étaient soumis à un régime tout à fait spécial, c’étaient des détenus qui se retrouvaient directement sur l’Ile du Diable.
Les « Libérés », étaient une catégorie de bagnards qui subissaient la peine du doublage et qui restaient soumis à l’administration pénitentiaire. Ils ne retournaient pas vraiment à la vie civile, ils étaient toujours gérés par l’administration pénitentiaire,et lorsqu’ils commettaient des délits en ville, ils étaient traduits devant le tribunal maritime spécial qui les enfermait dans des cachots en réclusion individuelle.
Les « Relégués » étaient traités à part, car c’était une population de petits malfrats particulièrement déconsidérée par les « Transportés ».
Des batteries de cachots accueillaient les " Relégués" et " Libérés ". Sur chaque fronton, les lettres L ou R permettait de bien différencier l’affectation des locaux. La photo présente la cour centrale de la réclusion dans laquelle étaient enfermés les « Transportés », avec la particularité d’y trouver le quartier des condamnés à mort.
C’était le « quartier spécial » dans lequel étaient cloîtrés les forçats en attente de la peine de mort.
Il y avait une batterie de 160 cachots affectés à la réclusion individuelle.
LA RECLUSION COLLECTIVE.
La réclusion collective se purgeait dans des locaux appelés « blockhaus ».Dans ces lieux se réglaient pas mal de comptes.
Sur la photo, ci-dessous, on aperçoit au sol la fameuse barre de justice, cette barre qui servait le soir à immobiliser les bagnards. Si dans la journée ils étaient libres de leurs mouvements à l’intérieur de cette enceinte, à partir de 16 h., ils étaient remis directement sur « le taulas ».
Ils étaient allongés sur cette paillasse recouverte de planches, soit avec une boucle pour immobiliser un des membres inférieurs, soit deux boucles, sur les deux membres inférieurs selon la punition qu’ils devaient subir.
Ainsi de 16 h, jusqu’à 6 h le lendemain matin, ils étaient enfermés et attachés. Ils n’étaient plus libres de leurs mouvements…
Sur la photo, ci-dessous, on aperçoit au sol la fameuse barre de justice, cette barre qui servait le soir à immobiliser les bagnards. Si dans la journée ils étaient libres de leurs mouvements à l’intérieur de cette enceinte, à partir de 16 h., ils étaient remis directement sur « le taulas ».
Ils étaient allongés sur cette paillasse recouverte de planches, soit avec une boucle pour immobiliser un des membres inférieurs, soit deux boucles, sur les deux membres inférieurs selon la punition qu’ils devaient subir.
Ainsi de 16 h, jusqu’à 6 h le lendemain matin, ils étaient enfermés et attachés. Ils n’étaient plus libres de leurs mouvements…
LE PLAN.
Un blockhaus.
Dans ces « blockhaus », il y avait des toilettes. Des W.C. à la turque qui étaient appelés par les bagnards, « la chambre d’amour ». Il n’est pas utile de donner plus de détails pour expliquer l’utilisation particulière de ce lieu…
Ces toilettes servaient aussi au bagnard pour cacher son « plan ». Le « plan » c’était un tube qui ressemblait à un étui de cigare comme on le trouve actuellement. A l’intérieur, le bagnard enfermait des photos souvenirs, des plans d’évasion, d’où le nom de l’objet, ou directement de l’argent, ses économies, car il n’existait aucun vestiaire pour ces hommes.
Tous leurs biens, ils devaient les porter sur eux, du chapeau à larges bords à la tenue rayée. Mais ce qu’ils pouvaient soustraire à la vue de leurs congénères ou le protéger, l’était grâce au « plan ».
Son utilisation nécessite quelques commentaires un peu sordides, mais c’est l’histoire et on n’y peut rien. En effet, le seul endroit où le plan pouvait être caché en sureté, jour et nuit, c’était l’intestin du bagnard. Ainsi, vous imaginez par quel chemin devait être introduit le plan…
Alors, lorsqu’un forçat était malade, surtout de dysenterie, et qu’il ne pouvait pas conserver ce plan, il le confiait à quelqu’un de confiance. Dans ce contexte, un bagnard pouvait porter un, deux, voire trois plans pendant toute la période qui était nécessaire.
Mais « le plan » faisait l’objet d'une permanente convoitise. Des bagnards entre eux, et d'autre part, d’une autre catégorie de bagnards, les « porte-clés » : bagnards d’origine maghrébine, qui chaque fois qu’ils le pouvaient n’hésitaient pas à s’emparer de ces fameux plans. Ils ne rataient aucune occasion. Si bien, que lorsqu’il y avait des bagarres, et lorsqu’un bagnard était vaincu, la première chose qui se faisait, c’était d’écarteler ce bagnard en lui tenant les membres inférieurs et supérieurs à deux, à trois ou à quatre, et sauter à pieds joints sur ses intestins pour faire évacuer ce fameux plan. Et même lorsque le bagnard était mort, ils n’hésitaient pas souvent à l’éventrer d’un coup de couteau pour récupérer ce fameux plan qui était une source de revenu supplémentaire…
C’était la vie du bagne. La vie au quotidien…
Ces toilettes servaient aussi au bagnard pour cacher son « plan ». Le « plan » c’était un tube qui ressemblait à un étui de cigare comme on le trouve actuellement. A l’intérieur, le bagnard enfermait des photos souvenirs, des plans d’évasion, d’où le nom de l’objet, ou directement de l’argent, ses économies, car il n’existait aucun vestiaire pour ces hommes.
Tous leurs biens, ils devaient les porter sur eux, du chapeau à larges bords à la tenue rayée. Mais ce qu’ils pouvaient soustraire à la vue de leurs congénères ou le protéger, l’était grâce au « plan ».
Son utilisation nécessite quelques commentaires un peu sordides, mais c’est l’histoire et on n’y peut rien. En effet, le seul endroit où le plan pouvait être caché en sureté, jour et nuit, c’était l’intestin du bagnard. Ainsi, vous imaginez par quel chemin devait être introduit le plan…
Alors, lorsqu’un forçat était malade, surtout de dysenterie, et qu’il ne pouvait pas conserver ce plan, il le confiait à quelqu’un de confiance. Dans ce contexte, un bagnard pouvait porter un, deux, voire trois plans pendant toute la période qui était nécessaire.
Mais « le plan » faisait l’objet d'une permanente convoitise. Des bagnards entre eux, et d'autre part, d’une autre catégorie de bagnards, les « porte-clés » : bagnards d’origine maghrébine, qui chaque fois qu’ils le pouvaient n’hésitaient pas à s’emparer de ces fameux plans. Ils ne rataient aucune occasion. Si bien, que lorsqu’il y avait des bagarres, et lorsqu’un bagnard était vaincu, la première chose qui se faisait, c’était d’écarteler ce bagnard en lui tenant les membres inférieurs et supérieurs à deux, à trois ou à quatre, et sauter à pieds joints sur ses intestins pour faire évacuer ce fameux plan. Et même lorsque le bagnard était mort, ils n’hésitaient pas souvent à l’éventrer d’un coup de couteau pour récupérer ce fameux plan qui était une source de revenu supplémentaire…
C’était la vie du bagne. La vie au quotidien…