1 : EXPLORATION ET VOLS HABITES.
Lancé le 12 août 2005 du centre spatial Kennedy (Floride), le satellite Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) de la NASA arrive à proximité de la planète rouge. Le 10 mars prochain, le Jet Propulsion Laboratory débutera la phase d’aérofreinage de l’engin dans l’atmosphère martienne. Celle-ci durera environ six mois et permettra de positionner le MRO sur une orbite basse, à 313 kilomètres au-dessus de la surface de la planète. Il entamera ensuite une mission de cinq ans destinée à étudier la composition du sol, du sous-sol et de l’atmosphère à l’aide de ces six instruments.
Selon Doug McCuistion, directeur du programme d’exploration martienne, « cette mission permettra d’améliorer significativement notre connaissance de Mars, d’ouvrir la voie à de nouvelles mission robotiques dans les dix ans à venir et d’aider à préparer l’envoi d’êtres humains sur Mars ». En complément de son étude de la planète, le MRO servira de relai de communication pour de futures missions martiennes : le robot Phoenix Mars Scout devrait atterrir au niveau de la calotte polaire nord de Mars en 2008, et le Mars Science Laboratory, un rover en cours de développement, doit être lancé en 2009. [NASA 24/02/06]
Plus d'informations
- Discussions à venir sur la coopération pour l’exploration lunaire
La NASA souhaite mettre au point d’ici la fin de l’année une stratégie décennale d’exploration de la Lune, en collaboration avec le secteur commercial, le monde académique et ses partenaires internationaux. L’Administrateur de la NASA Michael Griffin a confié cette mission à Shana Dale, actuelle numéro deux de l’agence et précédemment en charge de la politique spatiale à la Maison Blanche.
En avril, un nouveau symposium organisé par la NASA réunira près de 200 participants ; il pourrait être suivi à l’été d’une nouvelle session plus spécifiquement dédiée à la science. La NASA se dit intéressée par les capacités commerciales pour le transport cargo, la détection et l’exploitation de ressources lunaires, le développement et la maintenance d’infrastructures à la surface de notre satellite. L’agence a déjà décidé de consacrer 500 millions de dollars pour l’étude de solutions commerciales assurant la desserte cargo de
l’ISS (International Space Station). [Aviation Week 20/02/06, Air&Cosmos 24/02/06]
2 : TELECOMMUNICATIONS.
L’opérateur Wildblue basé dans le Colorado met à disposition ses capacités de communication par satellite au service de la recherche en séismologie. La société californienne QuakeFinder, dans le cadre d’un partenariat avec la NASA et les universités Stanford et Berkeley, va réaliser une série de mesures des risques sismiques sur la côte ouest des Etats-Unis. Le service d’internet haut débit par satellite de WildBlue permettra de transmettre les mesures au centre de contrôle de QuakeFinder. Grâce aux données récoltées, la société a pour objectif de détecter d’éventuelles fluctuations du champ magnétique terrestre en bande ELF (Extremely Low Frequency) et mettre au point un système d’alerte sismique. [WildBlue 22/02/06]
Plus d'informations
3 : OBSERVATION DE LA TERRE.
L’accord signé le 23 février entre la NOAA (National Oceanic & Atmospheric Administration) et Eumetsat (European Organisation for the Exploitation of Meteorological Satellites) est destiné à contrôler la diffusion des données fournies par des instruments de la NOAA à bord des futurs satellites MetOp d’Eumetsat. Ces satellites, au nombre de trois, seront placés en orbite polaire et fourniront des informations météorologiques et environnementales jusqu’en 2020. Selon cet accord, l’accès à des données fournies par les instruments de la NOAA et datées de moins de trois heures pourrait être refusé à certains utilisateurs en temps de crise ou de guerre. L’accès serait en revanche assuré à certains organismes gouvernementaux américains ou européens membres d’Eumetsat, comme les centres de prédictions météorologiques et les institutions publiques. Selon Greg Withee, responsable des services satellitaires et d’information à la NOAA, cet accord est destiné à empêcher certains utilisateurs de réaliser des prévisions en temps réel des conditions nuageuses et océaniques et des niveaux de température. [NOAA 23/02/06, Space News 27/02/06]
Plus d'informations
- Le succès de Google Earth reconnu par la communauté scientifique
Le lancement de Google Earth, en juin 2005, a déjà attiré des millions d’utilisateurs. Intégrant des images satellites et aériennes ainsi que des données géographiques, il a rapidement été reconnu comme un excellent outil de visualisation pour la communauté scientifique. Dans le secteur des sciences environnementales en particulier, le globe virtuel proposé par Google Earth permet aux scientifiques de visualiser, sur un support unique et en trois dimensions, la topographie d’une zone, la répartition des nuages, la direction des vents, la couverture glaciaire ou encore la migration d’espèces animales.
Google Earth n’est certes pas conçu pour remplacer les logiciels spécialisés de type SIG (Systèmes d’Information Géographique), lesquels permettent de produire de l’analyse spatiale, de la cartographie etc., ou encore le globe virtuel World Wind mis au point par la NASA. Néanmoins, s’inspirant du succès de Google Earth, de nombreux acteurs ont décidé de moderniser leurs outils en ce qui concerne la visualisation : de nouvelles versions, plus faciles d’utilisation et avec des performances accrues, devraient être disponibles d’ici quelques mois. D’autres acteurs, dont Microsoft, ont décidé de lancer des concurrents de Google Earth, et Yahoo a modernisé son propre système, concurrent de l’ex Google Maps. Par ailleurs, Google Earth s’est avéré utile dans l’évaluation des dommages suite au passage de l’ouragan Katrina en rendant des images satellites accessibles à tous. A ce titre, il pourrait contribuer à faciliter la communication entre les scientifiques, les agences gouvernementales, les décideurs politiques et les citoyens. [Nature 16/02/06]
4 : DEFENSE.
L’U.S. Air Force a débuté des travaux de R&T pour certains composants jugés critiques pour le futur programme de radar spatial. Les satellites Space Radar sont conçus pour fournir des données en temps réel de suivi et d'identification de cibles en mouvement ainsi que des images radars haute résolution et en toutes conditions atmosphériques. Le laboratoire de recherche de l’U.S. Air Force et le centre de R&D d’Aerospace Corp. sont engagés dans le développement de cellules de panneaux solaires de nouvelle génération et de batteries lithium-ion adaptées aux besoins opérationnels des satellites. Ces technologies permettraient notamment de réaliser des observations en mode nuit et d’augmenter la puissance disponible à bord. Le lancement des satellites Space Radar est prévu à partir de 2015. Afin de limiter les risques liés au développement de technologies critiques, les nouvelles cellules solaires et les batteries ion-lithium ne seraient pas embarquées sur les premiers satellites de la constellation. [Space News 27/02/06]
5 : SCIENCES.
La NASA et l’U.S. Geological Survey (USGS) ont mis au point un nouvel outil de surveillance des espèces végétales susceptibles de porter atteinte aux écosystèmes locaux et de menacer la biodiversité. Baptisé ISFS (Invasive Species Forecasting System), cet outil utilise des données des satellites Terra, Aqua et Earth-Observing 1 de la NASA et des satellites Landsat 5 et 7 de l’USGS. Ces observations sont combinées à des données récoltées sur le terrain par des agences gouvernementales ou privées. L’ISFS fournit ensuite des cartes permettant de prévoir l’évolution des plantes à risques. En été 2005, l’USGS a utilisé ce système afin de surveiller la prolifération du tamaris dans l’ouest des Etats-Unis ; cette plante invasive épuise les ressources en eau, augmente le niveau de salinité des sols et pose un risque de dégradation des écosystèmes ripariens. [NASA 15/02/06]
Plus d'informations
- Hubble permet d’améliorer la compréhension du système uranien
Des observations récentes du télescope spatial Hubble ont permis de confirmer l’existence de deux nouvelles lunes autour d’Uranus, baptisées Cupid et Mab, ainsi que deux nouveaux anneaux relativement fins, R1 et R2. Uranus, comme les autres géantes gazeuses Jupiter, Saturne et Neptune, possède un système d’anneaux, de petits satellites orbitant à proximité de ceux-ci, puis une succession de lunes plus grandes. Parmi les 12 satellites intérieurs d’Uranus, il semble que la nouvelle venue, Mab, alimente l’anneau R1. Les impacts de météorites ou d’éléments de l’anneau sur Mab éroderaient en permanence sa surface, dégageant ainsi de la matière. De plus, les nouvelles données de Hubble, comparées aux images précédemment fournies par la sonde Voyager 2, montrent que les trajectoires des satellites et des anneaux d’Uranus se modifient encore sous l’effet de leurs interactions. Grâce aux observations récentes, les scientifiques caractérisent le système uranien comme relativement jeune et dynamique par rapport à celui des autres planètes. Gravitationnellement instable, il est susceptible d’évoluer d’ici quelques millions d’années, un délai court étant donné l’âge avancé du système uranien (4,5 milliards d’années).
[Science 17/02/06]
6: INDUSTRIE.
Lockheed Martin propose de réaliser les travaux d’assemblage du futur Crew Exploration Vehicle (CEV) au centre Kennedy, en Floride. Si l’industriel est sélectionné par la NASA pour le développement et la construction du CEV, il s’engage à moderniser et utiliser les infrastructures disponibles sur ce centre et donner la formation nécessaire au personnel. Il utilisera pour cela l’aide financière proposée par la Floride, destinée à maintenir l’activité industrielle de vol habité dans cet Etat après le retrait de la Navette. Si elle est approuvée au niveau fédéral, cette aide pourrait atteindre 45,5 millions de dollars (cf Edition No 380). L’équipe menée par Northrop Grumman et Boeing, concurrent direct de Lockheed Martin pour le CEV, n’a pas encore annoncé son plan de développement du CEV et la localisation des différents travaux.
[Florida Today 23/02/06, Lockheed Martin 22/02/06, Space News 27/02/06]
Plus d'informations
Plus d'informations
8 : UP TO DATE.
Expédition 12 : Bill McArthur (Etats-Unis) et Valery Tokarev (Russie)
Lancement depuis la dernière édition :
- 28/02/06 : Lanceur russe Proton-Breeze M d’ILS avec le premier satellite de communications Arabsat 4 pour l’opérateur Arab Satellite Communication Organization - Cosmodrome de Baïkonour - ECHEC
Lancements prévus jusqu'au 30 avril 2006:
- 09/03/06 : Ariane 5 ECA avec les satellites de télécommunications HotBird 7-A pour Eutelsat et Spainsat pour le Ministère de la Défense espagnol – Centre Spatial Guyanais – Kourou
- 14/03/06 : Lanceur Pegasus d’Orbital Sciences avec les trois microsatellites de la NASA de la mission Space Technology-5 – Site de Vandenberg – Californie
- 20/03/06 : Lanceur Falcon-1 de SpaceX avec le satellite expérimental FalconSAT-2 de l’U.S. Air Force Academy - Kwajalein Atoll, îles Marshall
- 30/03/06 : Lanceur russe Soyouz avec le vaisseau habité TMA-8, Expédition 13 à destination de la Station Spatiale Internationale – Cosmodrome de Baïkonour
- 30/03/06 : Lanceur américain Minotaur avec les microsatellites américano-taïwanais COSMIC dédiés à l’étude de l’atmosphère - Site de Vandenberg – Californie
- 14/04/06 : Lanceur Soyouz-Fregat avec le deuxième satellite de démonstration du système Galileo, GIOVE B - Cosmodrome de Baïkonour
- 20/04/06 : Atlas 5 de Lockheed Martin avec le satellite Astra 1KR de l’opérateur SES Astra – Cap Canaveral – Floride
- 24/04/06 : Lanceur russe Soyouz avec le vaisseau cargo Progress 21P à destination de la Station Spatiale Internationale – Cosmodrome de Baïkonour
- 28/04/06 : Lanceur Soyouz-Breeze M d’ILS avec le satellite HotBird8 d’Eutelsat – Cosmodrome de Baïkonour
- ??/04/06 : Zenit 3SL de Sea Launch avec le satellite de communication japonais JCSAT9 - Plate-forme Odyssey – Océan Pacifique
[Spaceflightnow.com 01/03/2006]
Etats-Unis Espace est disponible sur Internet