1 : EXPLORATION ET VOLS HABITES.
Le plan d’exploration martienne de la NASA tend à réaliser trois objectifs scientifiques : comprendre l’évolution de la planète rouge, détecter la présence passée ou actuelle d’eau et identifier les zones les plus propices à des missions habitées. La communauté scientifique américaine émet des réserves quant à l’adéquation de la nouvelle architecture des systèmes spatiaux de la NASA à ces objectifs. Certains regrettent qu’aucune mission habitée ne soit à l’agenda de l’agence alors que la politique annoncée par Bush prévoyait d’étendre la présence de l’Homme au-delà de la Lune. De plus, en raison d’un budget contraint par les coûts importants de la Navette et du développement du Crew Exploration Vehicle, les missions robotiques martiennes n’ont pas le niveau de priorité escompté par les scientifiques. Dans ce contexte, un comité d’experts chargé d’analyser le programme martien de la NASA a tenu à réaffirmer l’importance de maintenir une mission avec retour d’échantillons (Mars Sample Return) vers 2016-2018. Il fait également référence au programme similaire de l’ESA, ExoMars, et appelle la NASA à mettre en place un cadre coopératif international pour une telle mission. [NASA 06/01/2006]
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- La NASA écarte l’option d’un système de propulsion oxygène/méthane pour le CEV
La NASA a mis à jour ses spécifications pour le développement du Crew Exploration Vehicle (CEV). Une différence majeure par rapport à l’architecture des systèmes spatiaux présentée en 2005 (cf.No 377 article 1) est à noter : la NASA renonce au développement d’un moteur à ergols liquides oxygène/méthane pour la propulsion du LSAM (Lunar Surface Access Module) et du service module.
Un tel concept était initialement envisagé dans une perspective à plus long terme de missions vers Mars, dans l’hypothèse où le méthane pourrait être extrait de l’atmosphère de la planète rouge. Anticipant les risques liés au développement d’un nouveau moteur, la NASA favoriserait donc des technologies
éprouvées (système hypergolique utilisant de l’hydrazine ou propulsion hydrogène/oxygène liquide) jugées suffisantes pour des missions lunaires. Space News 16/01/2006.
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2 : LANCEURS.
L’U.S. Air Force, responsable des opérations de lancement sur le site de Cap Canaveral en Floride, s’attend en 2006 à un regain d’activité : au moins 20 lancements sont prévus, alors qu’une douzaine seulement a été effectuée en 2005. Cette évolution s’explique par un nombre plus important de lancement de satellites scientifiques et de satellites commerciaux de télécommunications. Ces prévisions tiennent également compte de la reprise des vols Navette à partir de mi-2006. A plus long terme, l’U.S. Air Force table sur une augmentation continue du nombre de lancements opérés depuis le Cap, jusqu’à 27 en 2010, en considérant de manière relativement optimiste des opérations simultanées des lanceurs Delta, Atlas et de la Navette. Des discussions sont également en cours pour assurer depuis la Floride le lancement des nouveaux véhicules de SpaceX, Falcon 7 et Falcon 9, ainsi que des versions préliminaires du Crew Launch Vehicle (CLV) de la NASA. Un des pas de tir de Cap Canaveral serait modernisé à cet effet. [Aviation Week 09/01/2006]
3 : OBSERVATION DE LA TERRE.
La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) prévoit de déplacer un de ses satellites géostationnaires, GOES-10, afin d’améliorer le suivi des phénomènes météorologiques en Amérique du Sud. Une manœuvre en orbite est planifiée en octobre 2006 si les opérations du satellite GOES-12 et le lancement du nouveau satellite GOES-N se déroulent nominalement d’ici là. Cette décision, prise en concertation avec la World Meteorological Organization et l’agence spatiale argentine, s’inscrit dans une perspective politique plus large de créer un système global d’observation de la Terre, GEOSS (Global Earth Observation System of Sytems). Le repositionnement du satellite GOES-10 permettrait notamment d’améliorer la détection des orages, des inondations et glissements de terrains en Amérique centrale et du Sud. En février 2005, de tels phénomènes avaient sévèrement touché le Venezuela, la Guyane et la
Colombie. [NOAA 18/01/2006]
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- Naissance de GeoEye, la première société d’imagerie satellitale au monde.
Suite à l’accord des autorités anti-trust américaines, l’acquisition de Space Imaging par Orbimage a été finalisée début janvier. La nouvelle entité, baptisée GeoEye, possède désormais la première banque d’images satellitales commerciales au monde. Le chiffre d’affaires combiné des deux sociétés s’élevait à environ 160 millions de dollars en 2005. GeoEye dispose à son actif de trois satellites : Orbview 2 de résolution moyenne ; Orbview 3 et Ikonos de haute résolution (un mètre). La société prévoit le lancement du satellite Orbview 5 début 2007 qui offrira une résolution record (0,41 mètre) sur le marché commercial. L’objectif pour GeoEye est double : d’une part, accroitre son activité sur le marché gouvernemental national notamment au-delà de son
principal client, la National Geospatial-intelligence Agency (NGA) ; d’autre part, renforcer sa présence à l’international. GeoEye pourrait dans ce cadre réorganiser ses filiales à l’étranger, aujourd’hui au nombre de douze dont une récemment mise en place au Brésil. [Space News 16/01/2006]
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4 : DEFENSE.
L’U.S. Air Force a officiellement notifié au Congrès un dépassement de 25% des coûts à achèvement du programme NPOESS (National Polar-orbiting Operationnal Environmental Satellite System). Ceci place le projet sous le coup de l’amendement Nunn-McCurdy, une législation américaine contraignant la NOAA
(National Oceanic & Atmospheric Administration) et le DoD (Department of Defense) à resoumettre globalement le projet à l’approbation du Congrès. Selon les plans initiaux, le système NPOESS était constitué de six satellites d’observation et de météorologie et devait remplacer les constellations actuellement en orbite polaire de la NOAA et du DoD à partir de 2008. La NOAA et le DoD, engagées dans une revue en profondeur du programme, doivent d’une part contrôler le risque de discontinuité de données météorologiques avant le premier lancement NPOESS prévu en 2010 et d’autre part proposer une nouvelle
architecture acceptable en termes de coûts. Le Congrès devrait se prononcer en mai sur la poursuite du programme. [Space News 16/10/2006]
- Débat sur le rattachement du programme GPS aux activités de l’U.S. Air Force
Le Pentagone envisagerait de transférer la responsabilité du programme de navigation par satellite GPS (Global Positioning System) de l’U.S. Air Force au bureau du Department of Defense spécialisé dans les réseaux et systèmes d’information. Si ce transfert est loin d’être mis en œuvre, une telle éventualité est pour certains significative de la crise de confiance actuelle envers l’U.S. Air Force et sa capacité de maîtrise des grands programmes spatiaux. En effet, les programmes d’alerte avancée (SBIRS), de météorologie
(NPOESS), de télécommunications (TSAT) et d’imagerie (FIA, Space Radar) font face à d’importants surcoûts et retards. Jusqu’alors, le programme GPS ne fait pas l’objet de problèmes programmatiques ou budgétaires majeurs. Néanmoins, certains craignent que la volonté de l’U.S. Air Force d’investir de manière
croissante dans des projets d’avions tel le E-10 pourrait se faire au détriment du développement des futurs systèmes de navigation par satellite. [Defense News 16/01/2006]
5 : SCIENCES.
Après un voyage de sept ans et d’environ cinq milliards de kilomètres dans le système solaire, la sonde Stardust a ramené sur Terre une précieuse cargaison de un à quelques milligrammes de poussières interstellaires et cométaires. Cette mission est un grand succès pour le Jet Propulsion Laboratory et le maître d’œuvre Lockheed Martin. La phase de rentrée atmosphérique de la capsule, très délicate sur le plan technique, a porté l’engin à une vitesse maximale de 47 000 kilomètres par heure et le bouclier thermique à 2700 degrés.
Un travail minutieux d’analyse des poussières cosmiques va maintenant débuter : au centre spatial de Houston, elles seront extraites de l’aérogel mis au point pour les récolter sans les endommager. Les particules seront ensuite transmises à une vingtaine d’instituts scientifiques dans le monde pour des études préliminaires. Neuf laboratoires français, dont le muséum d’histoire naturelle
de Paris, participeront à l’analyse. [NASA 15/01/2006, Le Monde 17/01/2006, le Figaro 16/01/2006]
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- La NASA cherche une charge utile secondaire pour la mission LRO.
La NASA a décidé de réaliser le lancement du Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO), prévu en 2008, à bord d’un lanceur EELV (Evolved Expendable Launch Vehicle) au lieu d’un véhicule moins puissant, le Delta 2 de Boeing, sélectionné initialement. Ceci permet à la NASA de disposer d’environ une tonne de charge utile supplémentaire et d’envisager l’emport de nouveaux équipements. La NASA proposerait ainsi d’ajouter à la mission un détecteur de glace d’eau, qui serait largué dans un cratère au niveau d’un pôle, ou un microsatellite qui, placé en orbite lunaire, fournirait des capacités de communication et de navigation. Concernant le lanceur, la NASA devrait sélectionner prochainement le Delta 4 de Boeing ou l’Atlas 5 de Lockheed Martin. [Aviation Week 09/01/2006]
6 : EN BREF.
7 : UP TO DATE.
Expédition 12 : Bill McArthur (Etats-Unis) et Valery Tokarev (Russie)
Pas de lancement depuis la dernière édition.
Lancements prévus jusqu'au 28 février 2006:
- 19/01/2006 : Atlas 5 de Lockheed Martin avec la sonde New Horizon à destination de Pluton et Charon – Cap Canaveral – Floride
- 21/01/2006 : Lanceur japonais H2-A avec le satellite expérimental d’observation ALOS – Tanegashima – Japon
- 08/02/2006 : Lanceur Falcon-1 de SpaceX avec le satellite expérimental FalconSAT-2 de l’U.S. Air Force Academy - Kwajalein Atoll, îles Marshall
- 15/02/2006 : Lanceur japonais H2-A avec le satellite MTSAT-2 dédié au contrôle aérien et à la météorologie – Tanegashima – Japon
- 21/02/2006 : Ariane 5 ECA avec les satellites de télécommunications HotBird 7-A pour Eutelsat et Spainsat pour le Ministère de la Défense espagnol – Centre Spatial Guyanais – Kourou
- 21/02/2006 : Lanceur russe Proton-Breeze M d’ILS avec le premier satellite de communications Arabsat 4 pour l’opérateur Arab Satellite Communication Organization - Cosmodrome de Baïkonour
- 28/02/2006 : Lanceur Pegasus d’Orbital Sciences avec les trois microsatellites de la NASA de la mission Space Technology-5 – Site de Vandenberg - Californie [Spaceflightnow.com 18/01/2006]
Etats-Unis Espace est disponible sur Internet en cliquant ICI