Exposition Paul Andreu. L'architecture est un art
Dépassant la lecture fonctionnelle et rationaliste du programme, l’œuvre de Paul Andreu est ancrée dans les notions de seuil, de passage et d’envol. À l’opposé du monument ou du signe, son architecture est, à travers ses recherches sur l’espace et le temps, les ombres et la lumière, les matériaux et les mythes architecturaux, conçue comme un mouvement, un élan ascensionnel. Ce soulèvement, mis en scène dans des parcours aux volumes dilatés, transparents et inondés de lumière, ne peut se comprendre que dans un rapport au clos, au souterrain et au tellurique.
"L’architecture est bien avant tout pour moi cosa mentale. Mais inséparable du travail manuel."
De Roissy à Pékin, les projets de Paul Andreu sont d’abord des traversées qui mobilisent des principes fondamentaux : la terre et le ciel, le carré et le cercle, l’Occident et l’Orient. De ses aéroports au Musée maritime d’Osaka ou encore à l’Opéra de Pékin, Paul Andreu a su donner une expression architecturale à l’envol, qu’il soit réel ou poétique.
Déployée sur un parcours thématique, l’exposition, qui présente 280 œuvres originales, évoque ce désir à la fois tellurique et aérien à travers trois dispositifs scénographiques majeurs : colonne vertébrale de l’exposition, les 69 carnets de dessins forment un tout, un véritable récit de création qui témoigne du processus de conception de l’architecte ; réactivé pour l’événement, un ensemble de maquettes sphères originales encapsule la symbolique spatiale développée au fil des projets, tandis que les écrits de Paul Andreu, mis en espace de manière spectaculaire, convoquent une narration parallèle sur l’architecture, œuvre de pensée et de recherche avant le geste du bâtisseur.